Posté par Yann Essabe, le 10 octobre 2023
L’arrivée à Libreville du banquier ivoirien Tidjane Thiam, présenté comme « l’homme providentiel » pour aider à relancer l’économie gabonaise, va-t-elle augurer des lendemains qui chantent ?
Par Yann Essabe
Le récent séjour à Libreville du banquier ivoirien Tidjane Thiam, reçu à la Primature et à qui le CTRI jetterait les yeux de Chimène, a fait couler beaucoup d’encre et de salive. A ce qu’il semble, sa présence serait à l’initiative de son ami de longue date, Charles Mba, ministre des Comptes publics.
Homme des réseaux et d’influence, le carnet d’adresse de l’expert ivoirien intéresse particulièrement les nouvelles autorités gabonaises pour conforter les bailleurs de fonds et les marchés financiers internationaux sur leurs intentions.
En effet, l’arrivée du CTRI, le 30 août 2023 ne convainc pas encore les financiers internationaux. La présence à la tête des ministères des Comptes publics d’une part, et, d’autre part, de l’Économie, occupés respectivement par Charles Mba et Mayis Mouissi, deux spécialistes en finances, participe de ce désir de rassurer les institutions financières internationales.
Outre ce rôle de missi dominici auprès des bailleurs de fonds potentiels, Tidjane Thiam est attendu dans le counseling des autorités de la Transition. Il s’agira de leur donner des conseils sur les infrastructures à construire et leur mode de financement. Ce fut le talon d’Achille de l’ancien régime où les dettes contractées n‘étaient pas utilisées pour la réalisation des infrastructures attendues.
Toute chose qui a entrainé la gabegie financière se déclinant par des surfacturations, la course à l’enrichissement sans cause de cadres de la haute administration financière et économique, à l’arrêt de plusieurs chantiers à forte tonalité sociale et économique.
Si le Gabon a des finances mais peine à trouver le modèle économique adapté à ses potentialités, comme l’affirment plusieurs économistes du landerneau politique local, il y a lieu cependant d’éviter des modèles importés clés en mains. Ce fut le cas du « Plan stratégique Gabon émergent », finalement devenu un « machin » rébarbatif à force de triturations.
La peur d’un autre « Raspoutine » économique peut être compréhensible, malgré le pedigree incontestable de Tidjane Thiam. Mais ce banquier international et respecté est loin d’être comparé à un aventurier véreux comme le Rwandais Emmanuel Leroueil, ancien conseiller économique et financier d’Ali Bongo Ondimba et, par ailleurs, administrateur de la Gabon Oil Company (GOC). Le résultat, on le connait.
Si comparaison n‘est pas raison, toujours est-il que les mêmes causes produisent les mêmes effets avec une administration et des mentalités demeurées en l’état. Malgré quelques liftings apportés à la tête des directions générales.
Les populations et le CTRI attendent la mise en route d’un modèle économique susceptible de faire décoller le pays. Avec son diagnostic peu flatteur sur le bilan du second septennat d’Ali Bongo Ondimba intitulé « 105 promesses, 13 réalisations », qui a reçu un accueil favorable de l’opinion, l’actuel ministre de l’Économie, Mays Mouissi, est attendu sur le terrain des résultats. Car c’est au pied du mur qu’on juge le maçon.
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10/10/2023 à 07:44
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